Contexte
Les autorités locales de Grenoble et des territoires adjacents ont lancé une initiative à long terme intitulée « l’Atelier des Futurs ». Son objectif est de repenser l’action publique face à la complexité des enjeux actuels et à venir (sociaux, économiques, environnementaux) et aux injonctions souvent contradictoires entre les urgences du court terme et les incertitudes du long terme. Mieux comprendre les changements liés au climat et aux dégradations sociales, ainsi que les méthodes d’action publique associées, partager les connaissances et les expériences : telles sont les attentes exprimées par les élus confrontés à la complexité des enjeux territoriaux.
La première action concrète lancée au sein de l’Atelier des Futurs concerne la création d’un « Rapport annuel sur les risques et la résilience dans la région grenobloise » (RARRe) pour la région (environ 500 000 habitants). L’idée de cette action est d’identifier les vulnérabilités et surtout les liens systémiques entre elles, ainsi que les mesures d’atténuation ou de préparation, sur une base annuelle, en s’inspirant du rapport annuel sur les risques mondiaux du Forum économique de Davos. La première édition du rapport a été publiée en 2024 [1].
Objectifs du stage
Le RARRe comprend deux parties principales. La première partie est consacrée à la description de 44 risques, regroupés en 6 familles, allant des risques liés au climat aux risques concernant la cohésion sociale, la satisfaction des besoins sociaux, les activités économiques, etc. La seconde partie résume les résultats obtenus à partir d’une enquête menée auprès des habitants, des élus et des entrepreneurs sur leur perception de ces risques.
Dans la première édition du RARRe, les risques étaient principalement décrits individuellement, avec parfois quelques mentions des liens entre différents risques. L’objectif de ce projet est de modéliser et de visualiser les liens entre les risques, afin de représenter de manière adéquate la nature systémique des risques [2].
Description du projet
La méthodologie proposée est la suivante, voir également [3] pour une approche similaire :
- Organiser quelques entretiens (au début, avec des collègues de laboratoire), au cours desquels les participants seront invités à organiser les risques individuels (représentés par des cartes imprimées) sur une grande feuille de papier et à établir entre eux les liens qu’ils jugent significatifs (liens indiquant que la survenue d’un risque peut en déclencher un autre). La configuration ressemble à la célèbre fresque du climat et à d’autres jeux sérieux similaires. Cette activité peut être réalisée individuellement ou en petits groupes.
- Le résultat de chaque activité est « numérisé », c’est-à-dire transféré (manuellement) vers un format numérique approprié (tel qu’une feuille Excel).
- Une analyse statistique simple des différents cas ainsi créés doit être effectuée afin de mettre en évidence les liens systémiques les plus significatifs.
- Développement de logiciels ou de plugins permettant de visualiser de manière interactive les risques et les liens entre eux.
Références
[1] Rapport annuel sur les risques et la résilience (RARRe) dans l’aire grenobloise, 2024, https://www.aurg.fr/10969-rarre.htm
[2] S. Helbing, Systemic Risks in Society and Economics, in Social Self-Organization (ed. S. Helbing), Springer, 2012 (voir aussi : https://irgc.org/wp-content/uploads/2018/09/Systemic_Risks_Helbing2.pdf)
[3] Global Risks Report, World Economic Forum, 2024, https://www.weforum.org/publications/global-risks-report-2024/
Profil et candidature
Ce projet s’adresse à des étudiants ayant une expérience en programmation, et particulièrement en visualisation.
Si intéressé, contacter peter.sturm@inria.fr.
