Alternatives sociotechniques
L’axe de recherche Alternatives sociotechniques a pour objectif d’étudier la base matérielle de l’économie (en unités physiques plutôt que monétaires), d’analyser ses impacts environnementaux, et de proposer des méthodes participatives permettant à des acteurs d’imaginer leurs propres alternatives en termes de modes de production et de consommation. Il se compose de deux sous-axes : les analyses de filières particulières (dans la continuité de nos travaux antérieurs), et les analyses systémiques d’alternatives sociotechniques de l’ensemble de l’économie prenant en compte les interactions entre secteurs.

Analyses de filières
Les flux de matières (production, transformation, échanges, consommation, déchets) sont la brique de base de nos études de filières. Nous avons conçu des méthodes et outils permettant de modéliser une filière (en termes de produits, secteurs et flux pouvant exister entre ces produits et secteurs), et de réconcilier des données lacunaires et/ou incohérentes. Les flux permettent :
- D’appréhender les vulnérabilités amont/aval des filières (ex : dépendance aux importations),
- De questionner l’usage des ressources naturelles et les éventuels problèmes de concurrence d’usage (ex : le développement des biocarburants peut-il conduire à une concurrence entre alimentation et production d’énergie ?),
- Et enfin d’estimer des empreintes environnementales (ex : empreintes carbone, énergétique, eau, pollutions chimiques, utilisation des sols etc.).
Nos recherches ont jusqu’à présent essentiellement porté sur les filières agricoles et forêt-bois.
Résultats et outils en lignes sur le site suivant : www.flux-biomasse.fr
STEEP collabore étroitement avec l’entreprise TerriFlux sur cette thématique.

Analyses systémiques d’alternatives sociotechniques
L’objectif de ce programme de recherche est de contribuer à éclairer les débats autour des alternatives envisageables : à quoi ressemblerait une économie à l’intérieur des limites planétaires et quels niveaux de vie y correspondraient ? Quels compromis devront être tranchés entre critères socio-économiques et environnementaux, entre résilience, équité,soutenabilité des territoires ?
Nos travaux s’articulent autour de quatre objectifs principaux :
- Proposer un formalisme permettant de décrire les alternatives sociotechniques. Nous travaillons en particulier sur des extensions de tables emplois/ressources physiques, aptes à renseigner les interactions entre matières et énergie. Nous cherchons également à coupler des représentations quantitatives (dimension technique) et des représentations qualitatives (dimension sociale) des systèmes étudiés.
- Proposer une méthodologie (et à terme un logiciel) permettant à des groupes d’acteurs d’imaginer leurs propres alternatives,
- Développer une méthodologie et les outils associés pour évaluer une alternative :
- Quels besoins permet-elle de couvrir ?
- Quels sont les pressions et impacts locaux, lointains ou globaux générés ? Comment se comparent-ils aux limites locales et globales ?
- Quelles seraient les vulnérabilités du système décrit ?
- Quelles sont les performances socio-économiques du système décrit (en termes d’allocation de la main d’oeuvre, de répartition de la valeur ajoutée…) ?
- Aider à la comparaison d’alternatives et à la structuration des débats associés.
